Argentine 1 : le pays des carnivores !

Publié le par Clochette & Ben

           Nous avons quitté la Bolivie pour rejoindre la dernière étape de notre parcours : Argentina, un pays moderne où l'eau chaude coule à grand flot, les chambres sont équipés de chauffages... enfin du confort et vous savez pas à quel point c'est un plaisir d'en retrouver ! (Oui Pec, je n'ai pas été roots en Bolivie!).

 

           C'est après 27h de bus (rien que ça) que nous avons rejoins nos amis Pierre -l'envoyeur de fusée via fichiers excels- & Rémi -l'écolo googleur- aux Chutes d'Iguazu, dans le nord-ouest du pays. Là, nous avons pu rechausser nos tongs, et mettre à nouveau nos tenues estivales ! Oh plaisir... le soleil, la chaleur, l'humidité, on aime ça et on en profite à fond car cela ne dura pas longtemps.

Hopla, nous partons visiter les plus belles chutes au monde, du moins en comparaison de celles que l'on a pu voir! Les chutes s'inscrivent dans un cadre naturel fascinant, à cheval entre le Brésil et l'Argentine. Le parc est essentiellement composé de forêt tropicale humide, habitée par une faune unique comprenant des milliers d'espèces d'insectes et une grande variété d'oiseaux.

Le plus marquant aura été la Garganta del Diablo (gorge du diable), accessible via une passerelle longue de 1100 mètres qui donne accès à un site spectaculaire, hypnotisant... Là, un torrent d'eau assourdissant se déverse de tous cotés avec une force phénoménale dans un gouffre d'où s'échappe tant de vapeur d'eau que cela empêche d'apercevoir le pied des chutes.

Nous ne regrettons pas d'avoir passé autant de temps dans les transports car ce site mérite amplement le détour ! Nous lui accordons un A++ !

 

                Puis nous sommes un peu descendu vers le sud pour rejoindre les sites jésuites des Missiones.

Un peu d'histoire : A partir de 1609, la compagnie de Jésus mena dans la jungle sud américaine l'une des plus grandes expériences sociales de l'histoire. Dans des lieux incroyablement isolés, les jésuites fondèrent des missions où ils installèrent des communautés d'indiens guarani afin de les évangéliser et de les éduquer, tout en les protégeant de l'esclavage et de l'influence néfaste de la société coloniale.

Les guaranis tiraient de nombreux avantages tels que sécurité, nourriture, prospérité. A leur apogée, les 30 missions disséminées en Argentine, Brésil, Paraguay regroupaient plus de 100 000 guaranis. Le temps des missions prit fin brutalement : la jalousie et la crainte conduisirent les autorités espagnoles à l'expulsion de l'ordre jésuite au XVIIIe siècle.

Nous visitons 3 missions en la compagnie de guides aussi passionnés que passionnants : celles de San Ignacio Loretto et Santa Ana

 

3ème étape : Salta

            C'est ici que nous avons décidé de louer une voiture pour obtenir plus d'autonomie. Nous nous sommes donc retrouvé en possession d'une Volkswagen Gol (et non Golf ; la Gol est un modèle inférieur absente du marché européen !) que nous avons optimisé en y plaçant 5 personnes et 5 sacs plein à craquer. Vous vous demandez qui est cette 5ème mystérieuse personnes? Une italo-belge se prénommant Agnese (Agnès) croisée dans un bus. Elle n'a pas pu résister à l'attrait des 3 mâles du groupe, pétant et rotant à tout va! Quel courage a-t-elle eu !

 

Pour le plaisir de nos accompagnants, nous sommes allés voir les Salinas grandes : grosso modo, c'est comme le salar d'Uyuni mais en plus petit et en version brunâtre (merci aux ralfales de vent apportant de la terre sur les Salinas !). Nous, en bon blasés, nous n'étions pas particulièrement impressionnés par le site...Eh oui... avec le temps nous devenons plus exigeants et nous nous émerveillons moins de sites mineurs ;)

 

Pendant notre trip dans les environs de Salta, nous sommes tombés sur un phénomène surprenant : un rocher qui donne le son d'une cloche lorsqu'on le cogne à coup de cailloux ! Non loin de là, on s'est livrés à la visite de menues ruines... On a par ailleurs visiter d'innombrables sites naturels grandioses sur lesquels je ne vais pas m'étendre car je pense que les photos seront bien plus parlantes. Et non... je ne suis pas flemmarde!

 

               Je vous ferai juste part d'une petite anecdote : à la recherche d'une lampe en cactus pour Pierre (qui est tombé amoureux du matériau), on a réalisé une halte dans un village paumé de la campagne pré-andine ; là, voulant faire une petite collation de quelques empanadas (sorte de chausson fourré à ce que l'on veut [viandes, légumes, fromages...]), on s'est retrouvés à passer des heures en la compagnie de Leonardo, restaurateur-viticulteur !!! On s'est éclatés la panse à coup de produits du terroir, le tout, généreusement arrosé de vino de la casa... Le clou de la soirée eut lieu lorsque notre hôte dégaina sa guitare et nous fit partager des airs de sa composition !

Selon les propos mêmes de Pierre et Rémy : « ça envoyait du fat... ça vous fracturait grave les yeux... c'était un truc complètement improbable... »

 

            Pendant notre trip, nous avons fait une halte à Cafayate, au sud de Salta où nous avons fait la visite d'une bodega (propriété viticole) pour y déguster du vin... que l'on ne pourrait qualifier que de piquette! Imaginez le vin acheté en cubi, version premier prix... eh bien rajoutez-y du vinaigre et vous obtiendrez du vin argentin ! Vous l'aurez donc compris, l'Argentine ne rivalise pas le vin français et c'est pas faute d'en avoir gouté plusieurs.

C'est comme ca qu'un soir je me suis retrouvée à couper mon vin avec de l'eau pour en réduire l'amertume.

 

Néanmoins, nous ne sommes pas venus ici pour gouter au vin mais pour profiter du spectacle de la Quebrada del Cafayate. La Quebrada est une zone sauvage composée de grès aux couleurs chaudes et de formations rocheuses surréalistes. Sculptées par le Rio de las conchas, les strates sédimentaires tortueuses du canyon dévoilent une fascinante polychromie, allant du riche ocre rouge au vert vaporeux. Je vous laisse admirer les photos pour y voir plus clair.

 

              Je passe rapidement sur notre trajet vers Buenos Aires (pour y déposer Pierre et Rémy). Nous avons réalisé quelques haltes sur la route : une première pour visiter deux parcs (ceux de Talampaya et d'Ischigualasto), intéressants pour la curiosité de leurs formations géologiques autant que pour les peintures rupestres préhistoriques que l'on y trouve; une seconde à Cordoba, ancienne capitale de l'autorité jésuite où nous avons pu boucler la boucle sur l'histoire de leur aventure missionnaire...

 

 

             Mais l'Argentine ce n'est pas que la nature, c'est surtout le pays de la viande! Amateur de viandes, venez ici vous régalez pour une bouchée de pain. C'est à Buenos Aires, que nous sommes allés nous blinder l'estomac de protéines : pour la modique somme de 14 euros, BBQ et buffet de salades à volonté, avec dessert et une bouteille de vin par tête de pipe.....ce fut un massacre et nous sommes sortis mal en point avec des sueurs et l'estomac prenant sa vengeance.

 

               Les Argentins aiment la viande mais ils apprécient également les viennoiseries et autres sucreries qui ne sont pas bonnes pour maintenir sa ligne. En France, nous avons le croissant nature, voir fourré, ici il est généralement fourré au dulche de leche (confiture de lait, sorte de caramel à tartiner) et de plus recouvert d'une couche de sucre qui rend le croissant encore plus gras et calorique. Difficile de ne pas succomber aux gâteaux, alfajores (gâteau nappé de chocolat et fourré au dulche de leche), aux empanadas et autres en-cas qui se vendent dans la rue pour quelques pesos. Mais le pire, ce sont les glaciers artisanaux à chaque coin de rue qui t'appellent et vendent un grand nombre de parfum pour 2 euros le ¼ de litre!

 

Évidemment, Ben a succombé à la tentation maintes et maintes fois, se mettant en tête de goûter tous les parfums des glaciers, et autres spécialités locales. Malgré que les Argentins ne soient pas les meilleurs producteurs de vin, nous avons trouvé un glacier produisant une glace au vin blanc délicieuse (comme quoi, leur vin est encore meilleur coupé à la glace !).

 

               L'autre spécialité du pays c'est le yerba maté. C'est une feuille de houx qui est haché et séché. Boire du maté est tout un rituel en Argentine : Le cebador (serveur ou celui en possession du maté) remplit presque entièrement la gourde de maté avec la yerba, fait chauffer l'eau dans une bouilloire avant de le verser dans le récipient. Les buveurs aspirent ensuite le liquide avec une bombilla, paille en argent dotée d'un filtre bulbeux à son extrémité inférieure afin d'empêcher les feuilles de yerba d'entrer dans la paille. Le cérémonial du maté est convivial, le cebador verse l'eau dans la gourde qu'ils passent dans le sens des aiguilles d'une montre. Ces derniers vident entièrement la gourde à chaque fois. C'est grâce à Agnès que nous devons notre introdcution au cérémonial du maté. Nous n'avons pas trouvé à la boisson un goût exceptionnel... et en prime nous nous sommes tous brûlés les lèvres en aspirant par la paille brûlante....question d'habitude nous a-t-elle dit!

 

Autre rite auquel Agnès nous a initié : le Fernet – Coca. Le fernet est un alcool à base d'herbe (un compromis entre le bain de bouche et le Jaegermeister) que l'on mélange au coca cola. Nous avons fait l'acquisition d'une bouteille du liquide que nous avons dû mélanger avec beaucoup de coca pour couvrir le goût immonde qu'il s'en dégage. Nous avons fini par offrir la bouteille à des Argentins appréciant plus la liqueur que nous !

 

            Autre fait marquant en Argentine, c'est le nombre de chiens errants dans la rue à la recherche d'amis humains. Nous nous sommes retrouvés à plusieurs reprises à nous promener dans les parcs en compagnie de chien appréciant notre compagnie pour quelques heures en attendant le prochain touriste.

Et c'est comme ça que l'on compris pourquoi toutes les poubelles du pays sont surélevées.

 

Autre côté loufoque du pays, c'est que l'on a pas besoin d'aller au cinéma voir les derniers films du box office puisqu'on peut le voir gratuitement dans le bus en version piratée!

 

 

             Mais l'Argentine n'a pas été que des expériences positives, nous y avons également eu quelques petites mésaventures : à Buenos Aires on a vu un pickpocket à l'œuvre sur notre sac dans le métro(heureusement, nous avons évité le pire cette fois là); quelques jours plus tard, Ben a oublié sa banane dans un bus (vide!) et on l'a retrouvé avec quelques centaines de pesos en moins (le chauffeur arrondit ses fins de mois !). Bref rien de dramatique mais c'est un peu désagréable sur le moment.

 

Heureusement, les Argentins ne sont pas tous malhonnêtes. Nous avons fait la rencontre à plusieurs reprises de personnes bienveillantes telles qu'une jeune qui nous donne de la monnaie pour qu'on puisse payer le bus; une boulangère qui nous offre gratuitement des biscuits sans qu'on lui achète quoique ce soit; un taxi driver qui m'emmène chez lui pour que sa femme me répare mon manteau...etc...

 

A bientôt pour notre ultime article sur le bout du monde !

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A
<br /> et bein c'est sympa... je passe une peu pour une dingue qui aime les trucs super mauvais ... :p<br /> en tous cas j'ai été ravie de vous rencontrer et de m'incruster pour un petit bout de voyage :D<br /> J'espère qu'on se verra bientôt à Bruxelles ou à Strass<br /> <br /> Bisous bisous à vous deux<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Que de souvenirs gastronomiques dans cet article :-)<br /> J'ai salivé en repensant à un bon bife de chorizo dans un petit resto de San Telmo !<br /> Comment ça il est pas bon le vin argentin ? Je ne suis pas passé à Cafayate, mais essayez des vins de Mendoza, il y en a certains qui se défendent, comme le Trapiche et le Malbec.<br /> Pour le Fernet-Coca, je pense qu'on est tous d'accord ... ça doit être une sorte de mode, je ne sais pas.<br /> Buen viaje y disfruta Bariloche !!<br /> <br /> <br />
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